Le 7 Juin 1918

Mon tout petiot chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 4. Pauvre petit Loul qui n’a toujours pas de mes nouvelles ! Alors qu’est-ce que l’on fait de toutes mes lettres ? Je t’écris toujours tous les jours. C’est étonnant que sur la quantité tu n’en reçoives pas au moins une ! Tes camardes reçoivent-ils des nouvelles ? J’espère que non. Cela te donnerait encore plus le cafard ! Je souhaite que mon Loul soit à présent plus favorisé. Ce n’est pas juste ! Moi j’ai des nouvelles et toi pas ! Na !!…

Cette nuit, nous avons eu une petite alerte quia été plutôt bruyante. Les tirs de barrage nous ont joué une de ces petites musiques ! Quel vacarme ! Comme de bien entendu, nous sommes descendus à la cave. Quelle comédie ! Si j’étais seule, comme je resterais tranquillement dans mon lit ! Heureux sont ceux qui peuvent y reste ! Enfin, s’il n’y avait que ça !…

Bertha , après deux jours de repos s’est mise à aboyer tout-à-l’heure. On n’y fait même plus attention.

A part ça, rien de nouveau.

Je n’ai toujours pas de réponse de Madame Fleuriel. Je me demande ce que ça veut dire.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, et que tu reçois enfin de mes nouvelles, je te quitte mon mignon Loul chéri en t’envoyant les plus doux baisers de ton petit bébé qui t’aime de tout son coeur,

Mino