Plus rien à désirer que la fin de la guerre

Le 30 Juin 1918

Mon petit gosse de gosse chéri,

Pas de lettre de toi ce matin. J’aurai sans doute 2 mignonnes lettres demain matin.

Cette nuit, j’ai très bien dormi et n’ai pas été dérangée par une alerte. Aussi ce matin, je suis très reposée. C’est étonnant qu’ils ne soient pas venus. La nuit était très belle ! Ils étaient sans doute fatigués des nuits précédentes.

Aujourd’hui, il fait un temps magnifique. Nous allons passer notre Dimanche aux Champs-Elysées, comme à l’habitude. Si seulement je pouvais aller faire un petit tour du côté de mon Loul !!! Je commence à trouver le temps long ! Voici 44 jours que je ne l’ai pas vu. Et cela est bien long pour un bébé gourmand !!! J’ai bien vu un beau cheval pie, hier au soir, mais à présent ils se moquent tous de moi et ne m’annoncent plus l’arrivée de mon Loul chéri. Aussi, je leur en veux bien fort et suis fâchée avec eux, na !!!

Je suis brouillée aussi avec les marins ! J’ai beau lever le pied chaque fois que j’en vois un, mes voeux ne réussissent pas.

marin - copie

Crois-tu, petit Loul, que je n’ai pas de chance ! Enfin, j’espère en avoir bientôt et beaucoup, à condition que Monsieur Sevette accepte. Ce que j’en aurai de la chance, là ! Mon petit Loul à moi pour toujours. Ce que je serai heureuse !!! Je n’aurai plus rien à désirer. Si ! La fin de la guerre et au plus tôt !!!

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte petit Loul que j’adore car voici midi. Reçois de ta gosse qui pense bien à toi des millions de bien douces câlineries,

Mino

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