L’esprit à la torture

Le 24 Mai 1918

Mon petit Loul chéri,

Encore rien de toi ce matin. Je suis complètement désolée et ne sais à quoi attribuer ce manque de nouvelles. Hier, j’accusais la poste, cela arrive quelque fois qu’elle soit en retard d’un jour, mais là, de deux, je trouve ça excessif. Toutes les personnes de ma maison qui reçoivent habituellement des correspondances militaires en ont. Il n’y a que moi qui n’ai rien. Je suis terriblement inquiète…!!!

Si je ne devais pas aller chez Loulou tantôt où je sais rencontrer tes parents, j’aurais téléphoné pour savoir si eux ont des nouvelles.

En ce moment, les correspondances ne sont pas arrêtée comme au moment de l’offensive, aussi ces deux jours sans lettre me mettent l’esprit à la torture. Je ne sais quoi penser, surtout te sachant avec un appareil qui est constamment en panne !

Enfin, j’espère de toutes mes forces que je m’alarme à tort, et que mon petit Loul est toujours en excellente santé.

J’ai hâte d’être à tantôt pour avoir des nouvelles !!!

Reçois mon tout petiot que j’aime tard [sic], les plus doux baisers de ta bien inquiète

Mino

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