Cela ne m’empêche pas d’espérer !

Le 4 Mars 1918

Mon tout petiot chéri,

Je n’ai rien reçu de toi ce matin, je pense que cela sera pour tantôt. En ce moment, le service postal est très irrégulier. Tantôt, je reçois tes lettres le matin, tantôt c’est l’après-midi. Malgré tout, je pense que tes nouvelles sont bonnes et que mon petit Loul a chassé bien loin la mauvaise idée !!!

Je suis désolée de voir que le vilain temps persiste. Je sais combien tu t’ennuies lorsque tu es dans l’inaction. Nous avons toujours de la neige. Ce qui doit être pareil de ton côté.

Depuis trois jours que nous avons ce temps, j’espère à chaque instant te voir arriver. Je me fais des idées, car ça doit être très difficile de pouvoir s’échapper. D’ailleurs, si cela était possible, mon Loul serait déjà venu depuis longtemps.

J’ai déjà combiné à quelle heure tu pourrais arriver. Une fois cette heure passée, j’espère pour le lendemain. J’ai un indicateur de l’Est du 1er Avril 1917. Il y a des chances que depuis ce temps, les heures des trains aient changé. Enfin, cela ne m’empêche pas d’espérer !

Tantôt, je vais chez toi. J’emporte les photos. Je crois bien que je ne reviendrai qu’avec une seule. Enfin, cela m’est égal, pourvu qu’on me laisse ma préférée.

En attendant impatiemment de tes nouvelles, je te quitte mon Loul Aimé en t’envoyant une grande corbeille de douces cerises de ta grande gosse qui pense sans cesse à toi,

Mino

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