Le 4 Février 1918

Petit Loul Aimé,

J’ai reçu tout à l’heure ta mignonne lettre du 1er. Pauvre petit Loul ! Comme tu as dû te faire du mauvais sang. J’espère que maintenant tu es tout à fait rassuré.

En même temps que ta lettre, j’ai reçu une carte de Madame Fleuriel qui me demande de mes nouvelles. Elle a su par les journaux, aussi elle s’inquiète sur ma santé. Il va falloir que je lui réponde un de ces jours-ci.

Hier, Marie-Louise  est venue me surprendre à 1hm¼. Elle ne m’a pas donné de ses nouvelles plus tôt, pour la raison qu’elle était malade. Elle doit voir le médecin aujourd’hui. Elle souffre de l’estomac. Elle n’a pas eu trop peur, l’autre nuit. Elle était descendue chez une voisine avec sa mère.

Comme elle ne s’était pas occupé pour les billets au Casino de Paris, nous avons été au Palais-Royal. C’était pas mal, mais comme toujours, le fond de la pièce est idiot.

 → Compartiment de Dames seules, une pièce de Maurice Hennequin

Je la vois demain. Rendez-vous derrière l’Opéra, comme toujours.

Tantôt, je vais chez toi. Chacun va se raconter ses petites émotions sur le raid.

Sur ce, je te quitte petit Loul pour m’habiller.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon mignon chéri les meilleures tendresses de celle qui t’aime à la folie,

Mino