Le 17 Février 1918

Mon petit Loul Aimé,

Quelle mauvaise journée j’ai passée hier ! Enfin, heureusement que le soir j’ai eu ta mignonne lettre du 14, qui m’a expliqué pourquoi j’étais restée un jour sans nouvelles. Tu as bien fait de ne pas m’écrire et de te reposer. Ce n’est pas si souvent que tu as des distractions !

Malgré que je sois à présent complètement rassurée, j’ai tout de même un peu le cafard. Pourquoi au juste, je n’en sais rien. Je crois un peu que c’est parce que je me trouve bien seule. Je n’ai toujours pas reçu de nouvelles de Marie-Louise. J’espérai un petit mot d’elle pour s’excuser de m’avoir ainsi fait faire le poireau, mais rien. Aussi, cela me fait de la peine qu’elle m’ait ainsi laissé tomber. Il me semble que depuis Jeudi, on est aujourd’hui Dimanche, elle aurait pu trouver un petit moment pour me mettre un mot. Enfin, il faut que j’en prenne mon parti.

Tant qu’à l’histoire des marraines, je ne sais pas du tout si elle s’en est occupée, puisque je ne l’ai pas revue depuis.

Tantôt, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Sans doute faire un petit tour sur les boulevards avec Germaine, pour ne pas dire que je reste là toute la journée.

A part ça, rien de bien nouveau à te dire.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon petit Loul Aimé de bien doux baisers de ta gosse qui trouve le temps bien long loin de toi,

Mino