La gourmandise est toujours punie

Le 9 Février 1918

Tout petiot chéri,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 6. Trop tard pour la petite commission pour Mme Fleuriel, je lui ai répondu dernièrement. Ça sera pour une autre fois.

Je viens de voir encore un cheval pie. Je commence à me demander si c’est bien sérieux, puisque cela fait le troisième et que tu n’es pas encore là. Enfin, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Hier tantôt, j’ai été voir Madame Schwab. Elle va très bien à présent. Elle ne peut pas encore sortir à cause de ses quatre étages à descendre.

J’ai vu Yvonne qui n’a pas eu trop peur lors du dernier raid. Son frère a été pris cette fois-ci. Aussi, il n’en est pas très enchanté. Elle repart au Mesle avec son prince dans une huitaine de jours. Elle attend sa permission.

Ce matin, j’avais envie d’huîtres. Elles étaient tellement belles chez Potin que je m’en suis payé 6. Mauvaise idée, car elles m’ont fait mal au coeur. C’est bien fait pour moi, la gourmandise est toujours punie. C’est drôle, je ne les trouve bonne que lorsque tu es là.

huitres

Ça fait deux fois que j’en mange sans toi, eh bien elles me causent un profond dégoût. Je n’en remangerai plus sans mon Loul, na !!!

Tantôt, je travaille, aussi je te quitte bien vite car ça presse.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Petiot Aimé de bien tendres baisers de ta

Mino

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