Une philippine

Le 30 Janvier 1918

Petit Loul chéri,

J’espère que tu es bien rentré à ton escadrille et que tu ne t’ennuies pas de trop.

Moi de mon côté, je suis assez sage. J’ai passé une bonne nuit et ce matin, je n’ai pas oublié de m’appliquer certain remède. Je t’écris même tout de suite après.

Je vais ensuite aller au marché et tantôt, j’irai sans doute retravailler. Hier, j’ai mis un peu d’ordre dans mes affaires, j’ai été à la poste et ensuite, je me suis mise à mon linge toute seule devant le feu. Ce n’était pas gai, je t’assure ! Quel changement à côté des autres jours ! Enfin, puisqu’il le fallait, je suis restée bien sage comme je l’avais promis.

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Je t’envoie une philippine que j’ai trouvé hier soir en dînant. Mais là, impossible d’essayer de posséder mon Loul ! Ça sera pour un jour où nous nous verrons. On verra celui qui y pensera le premier. J’ai bien peur que l’on ne s’en souviennent plus. Et que mon amande perce l’enveloppe ! Car elle est un peu là !

philippine

En attendant impatiemment de tes nouvelles, je termine mon tout petiot à moi, en t’envoyant de bien douces cerises de ta gosse qui pense bien tristement à toi,

Mino

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