Je n’avance à rien

Le 17 Janvier 1918

Mon petit Loul chéri,

Hier soir, pas de mignonne lettre. Ce matin non plus. J’espère être plus heureuse ce soir et en avoir au moins deux comme compensation.

J’ai vu un cheval pie hier, aussi je pense que tu vas venir bientôt. Tu m’avais dit à partir du 18. Aussi, dès demain, je vais attendre. J’espère que cette lettre ne te parviendra qu’à ton retour.

Hier, ça n’a pas gazé comme je l’aurais voulu. Ma robe n’est presque pas avancée et je me demande si je pourrai la finir aujourd’hui. La couturière est toujours couchée. Aussi, je n’avance à rien.

Enfin, cela n’est qu’un détail. A part ça, rien de neuf à dire à mon Loul si ce n’est de venir bien vite.

En espérant que tu es toujours bien portant. Je t’envoie mon Aimé de grosses cerises de celle qui pense sans cesse à toi,

Mino

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