Le 13 Janvier 1918

Mon petiot chéri,

A ma grande joie, j’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 10 qui m’a complètement rassurée, car je commençais à m’inquiéter terriblement. N’ayant pas de nouvelles depuis ton départ, je me demandais comment s’était passé ce voyage. Heureusement, tout s’est bien passé.

Depuis que j’ai reçu ta lettre, je suis bien moins triste, mais dame, avant, j’ai été un petit peu désobéissante, j’ai pleuré presque toute la nuit (mais c’était parce que je n’avais pas encore de tes nouvelles), aussi je pense que je suis pardonnée.

A présent, je suis redevenue la sage Mino qui attend avec beaucoup d’impatience la fin de la semaine afin de revoir son Loul chéri.

Hier, tu vas rire. J’ai confectionné une culotte de soldat. Me voilà passée tailleur ! Qu’est-ce que j’attends pour te faire un costume !

Comme la couturière était dans son lit et qu’elle ne pouvait se lever, une de ses clientes lui a apporté une culotte bleu horizon à arranger. Elle était beaucoup trop longue et trop large. Aussi, je me suis proposée à la faire, ne répondant pas de mes capacités. Sans me faire de compliments, elle n’était pas mal du tout retapée. La cliente m’a félicitée de mon travail. Dire que c’est amusant à faire serait mentir, car c’était joliment dur à piquer.

Tantôt, je pense que Marie-Louise va venir.

A part ça, rien de changé ici !

En t’attendant impatiemment, je t’envoie mon Loul adoré les plus douces cerises de ta gosse

Mino

PS : J’espère que tu n’es plus trop fatigué !