La poste se moque de moi

Le 29 Décembre 1917,

Mon petit Coco chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 26. Moi aussi, la poste se moque de moi à présent. Avant, j’avais tes lettres le soir, car au moins je dormais plus tranquille, tandis que le matin, je passe une mauvaise nuit. Enfin, puisque c’est la nouvelle mode, il faut que je m’y habitue. Mon Loul reste bien un jour sans nouvelles sur deux. C’est bien pis ! Dans le fond, je crois que ces retards sont dus aux jours de fêtes. Une fois le jour de l’An passé, ça remarchera certainement mieux.

Moi aussi, petit Loul, je trouve le temps bien long. J’ai été même très étonné en lisant qu’il n’y avait « que quinze jours seulement » que tu étais venu. Je n’y croyais tellement pas que j’ai consulté le calendrier. Ça fait un peu plus, tout de même, mais si peu. Exactement, ça fait 18 jours. Je n’en revenais pas tant le temps m’a semblé long. Pourtant, je suis toujours bien sage. Enfin, il nous reste encore autant de jours à passer. A moins que mon cheval pie m’annonce une bonne nouvelle. Ce dont je ne compte pas du tout. Ça vaut mieux. N’est-ce pas, petit Loul ?

J’ai tellement froid à mes mains que je ne sais plus écrire. J’aurais besoin que mon petit Loul soit là pour me réchauffer !

Tantôt, je travaille encore, mais Dimanche, Lundi et Mardi, je me tourne les pouces. J’ai demandé des congés, pour sortir un peu. C’est pas que le temps soit engageant. Il tombe tous les jours de la neige, mais c’est pour me change un peu.

Marie-Louise vient demain, et elle m’a invité à aller chez elle le 1er. Pourvu qu’elle ne me fasse pas le tour de Noël !

En espérant que mon Poupon rose est toujours en bonne santé, je termine en lui envoyant de bien doux baisers de sa gosse qui est folle de lui,

Mino

 

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