Corsage en voile

Le 15 Décembre 1917

Mon petit Loul chéri,

A ma grande joie, j’ai reçu hier tantôt ta mignonne lettre du 12. Je me doutais un peu que tu étais resté à Villers. Si tu étais parti le jour même de ton départ de Paris, j’aurais eu des nouvelles plus tôt, aussi c’est pour cela que je ne m’inquiétais pas de trop et que je suis restée assez sage.

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Terrain de Villers

J’espère que l’essayage de l’appareil et de la mitrailleuse s’est bien effectué.

Ce matin, j’ai reçu des nouvelles de ma femme de ménage. Elle me fixe son retour pour le 24 ou le 25. Aussi, je suis bien contente de cette nouvelle.

Je travaille toujours. Hier, j’ai fait un corsage en voile. J’ai bien cru piquer une crise de nerfs tant c’était agaçant. Aujourd’hui, je le termine. Aussi, gare à mes nerfs. Je crois que j’en n’aurais pas beaucoup car j’ai bien mal à ma tête.  Enfin, ça se passera.

blouse

Je te quitte bien vite petit Loul car il est 1h½ et il faut que je descende.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon petit chéri les plus douces cerises de ta gosse qui pense sans cesse à toi,

Mino

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