Le 14 Décembre 1917

Petit Poupon chéri,

Je n’ai pas encore reçu de tes nouvelles. J’espère que ce soir sans faute j’en aurai, sans quoi gare au vilain cafard !

Hier tantôt, j’ai vu Madame Sevette. Elle m’a appris que Pierre était arrivé à midi et repartait demain à 9h50. Il vient pour l’emprunt. Je crois qu’il a grandement le temps de faire cette petite opération. Il est vrai qu’on prévoit sans doute l’affluence !

Elle ne m’a rien dit au sujet de ce que tu m’as appris Mardi matin. Devant la couturière, c’était assez difficile.

J’ai travaillé ce matin, et je vais aller continuer tout à l’heure. Malheureusement, je crois que je ne le ferai plus pour bien longtemps. Après ce moment de presse, la couturière a presque plus de travail, aussi mes services ne sont plus utiles. Je compte rester jusqu’à Jeudi prochain. C’est bien peu. Enfin !

J’ai reçu une lettre de Marie-Louise ce matin. Elle est colère après moi de lui avoir fait perdre ses billets. Elle est bonne, je ne l’empêchais pas d’y aller avec une autre personne, et même seule. Heureusement, ses colères sont de peu de durée.

Sur ce, petit Loul, je termine pour aller à mn travail.

En espérant avoir une mignonne lettre ce soir et que ta santé est toujours bonne, je clos ma lettre, petit Loul chéri, par de nombreux baisers de ta gosse qui t’adore,

Mino