Je suis moins triste

Le 15 Novembre 1917

Mon petit Loul chéri,

Je t’écris en compagnie de Marie-Louise qui vient de venir me surprendre. Espierre n’est parti que ce matin, aussi elle vient passer son cafard près de moi. Elle est en train de lui écrire, aussi j’en profite pour en faire de même, parce que après déjeuner, nous sortons. Cette fois-ci, elle n’a pas à se plaindre, il est resté 19 jours à Paris. Il était là depuis le 29 Octobre. Elle n’aura plus rien à nous dire.

Ils sont toujours très d’accord. Espierre s’était douté pour la supercherie, mais il croyait que c’était de la part d’une de ses camarades, jalouse d’elle. Il lui répondait pour savoir à quoi elle voulait en venir. Lorsqu’il est arrivé, il a raconté ça à Marie-Louise, qui lui a dit la vérité. Et il n’a rien dit.

Aujourd’hui, je suis moins triste. Je suis contente que Marie-Louise soit venue, cela me change de mes idées noires et puis comme il y a très longtemps que nous nous sommes pas vues, nous avons un tas de choses à nous raconter. Maintenant, nous nous verrons plus souvent. Elle me prie de t’envoyer à nouveau un gracieux bonjour.

J’ai reçu hier au soir ta gentille lettre du 12 qui vient de Verrines. Elle n’a pas mis plus de temps que pour venir du Plessis. Je suis contente que tu n’y sois pas trop mal et j’espère que tu ne t’y ennuies pas de trop. Combien de temps penses-tu y rester ?

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte petit Loul pour m’occuper du déjeuner.

Reçois mon tout petiot chéri les plus douces cerises de ta

Mino

 

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