J’ai un peu la cocosse

Le 1er Novembre 1917

Mont tout petiot chéri,

J’espère que tu es bien arrivé au Plessis et que tu as passé une bonne nuit, qui t’as remis complètement de toutes tes fatigues.

Pour notre part, nous sommes bien rentrés hier au soir, dans l’auto de M. Liotard. A minuit moins le quart, j’étais couchée. Ce matin, je ne me suis levée qu’à 8h passé. J’avais un peu la cocosse. Malgré ça, ça va très bien. Je vais aller tantôt faire un vague tour avec Germaine.

Je t’écris, mais j’ai tout comme idée que je vais te revoir bientôt. Je souhaite que mon idée soit bonne et que ma lettre ne te parvienne pas tout de suite.

Monsieur Delcroix vient d’arriver à l’instant en permission de 10 jours. Aussi, tout le monde est dans la joie au 1er. Je suis bien contente pour Mme Delcroix. Elle qui l’attendait depuis si longtemps. Ça fait que sa soeur lui a dit ce matin que tu étais venu.

Paulette a reçu hier bien des paires de gifles à cause de nous. Elle manquait constamment de se couper. Pauvre gosse !

A part ça, rien à te dire depuis hier soir, si ce n’est de te dépêcher bien vite à revenir.

En espérant que tu es moins fatigué qu’hier soir, je t’envoie mon Loul chéri, les plus doux baisers de ta sale gosse qui t’adore,

Mino

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