Un cadeau pour Marie

Le 23 Octobre 1917

Mon petit Loul chéri,

Hier soir, pas de nouvelles. Ce matin non plus. Je suis bien inquiète surtout que dans ta dernière lettre, tu me disais que tu allais sortir prendre des photos. J’espère que ce retard est dû à la poste et que ce soir j’aurai 2 mignonnes lettres au lieu d’une. Depuis mon retour, j’ai été tellement favorisée par la poste, que cela me semble doublement drôle de rester sans nouvelles. Voilà ce que c’est d’être gâtée !!!

Ce matin, j’ai reçu une lettre de Madame Fleuriel, de Marie Bois et d’Yvonne, mais hélas, il manquait celle que j’aurais le mieux aimé recevoir. Enfin, cela sera pour ce soir, j’espère.

Madame Fleuriel m’envoie une lettre charmante. Elle se plaint un peu du froid et me dit que la gelée a fait son apparition. Elle est toujours aussi bavarde, même sur lettre. Elle me prie de t’envoyer son meilleur souvenir.

Yvonne me traite de paresseuse et réclame une photo de moi. Elle me demande si je suis passée sous un taxi. Heureusement que non.

Marie Bois m’écrit une lettre très gentille. Elle nous remercie d’un cadeau que nous lui avons envoyé, Suzanne, Loulou et moi. Ils ont tellement été gentils pour nous, qu’à notre retour, nous avons décidé de lui envoyer un petit souvenir pour les remercier de leur si aimable accueil. Nous lui avons envoyé un joli porte-monnaie avec ses initiales en argent. Aussi, elle en est très contente.

initiales en argent

Elle me dit de ne pas oublier lorsque je t’écrirai de te présenter son meilleur souvenir. Voici les commissions faites.

En espérant que tu es en bonne santé et que ce soir j’aurai 2 mignonnes lettres, je t’envoie mon Loul chéri une foule de caresses de ta sale gosse qui t’aime follement,

Mino

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