Nous avons certainement grossi

Le 17 Octobre 1917

Petit Loulou chéri,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 15. Un jour seulement à me parvenir, c’est merveilleux.

Je vois à mon grand regret que tu as été à Sacy sans passer par Paris. Je n’y comptais pas beaucoup, car ce n’était pas du tout le chemin. Tu ne me dis pas de quel genre d’accident a été victime ton si sympathique camarade. A-t-il fait une chute ? Je lui souhaite une prompte guérison.

paul pannetier-escadrille C4

Tu me demandes si nous nous pesées à notre départ ? Ma foi non. Nous n’y avons plus pensé. Malgré tout, nous avons certainement grossi. Loulou avait une mine superbe à son retour. Madame Schwab lui a fait compliment. Monsieur Sevette avait aussi bien bonne mine. On ne faisait que de lui répéter. Tant qu’à Madame Sevette, elle était toute ronde. Sa soeur lui a dit Lundi dernier qu’on ne la reconnaissait pas. Suzanne et moi avons des mines superbes. Maintenant, je me sens très bien, je suis complètement recalée.

Comment pourrait-il en être autrement après 15 jours délicieux passés avec mon Loul chéri !!!

J’attends Marie-Louise, j’espère qu’elle ne va pas me faire faux bond. Je vais certainement passer à l’interrogatoire, comme chaque fois que nous nous revoyons !

Je te quitte petit Loul pour m’habiller.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon tout petiot à moi de bien doux baisers de celle qui trouve le temps bien long loin de toi,

Mino

Creative Commons License