Le 21 Octobre 1917

Petit Loul Aimé,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 19, juste comme je descendais à la cave. La concierge ne voulait pas me la donner, soi-disant que j’étais trop chargée et que je la reprendrai en remontant. Cela ne me plaisait pas, je lui ai dit de me la donner tout de suite et j’ai été la lire à la cave à la lueur de ma lampe Pigeon. C’était très amusant.

En effet, je n’ai pas encore été consulter mon médecin, mais sois tranquille, petit Loul, je vais y aller et pas plus tard que cette semaine. Je n’avais pas oublié tes conseils. Pour y aller, j’attendais….. car c’est avant la fin qu’il faut prendre pendant 1 mois certaines gouttes qui font parait-il beaucoup de bien. Comme c’est de ce matin seulement, j’irai sûrement cette semaine. J’ai été encore assez malade, aussi je ne voudrais pas que ça continue. J’attends avec impatience 4 heures.

De cette affaire-là, je reste à la maison bien tranquillement.

J’avais promis Dimanche dernier à Germaine de sortir avec elle aujourd’hui, mais je préfère rester ici. Il fait trop froid. Ne me voyant pas venir, elle va croire que tu es en permission. Ce que j’aurais mieux aimé.

J’espère, petit Loul, que tu es toujours en bonne santé et que Pierre réussira dans sa demande.

En attendant de tes bonnes nouvelles que pour demain matin, reçois petit chéri les plus tendres baisers de celle qui pense sans cesse à toi,

Mino