Pas chaud du tout

Le 14 Octobre 1917

Mon petit chéri,

J’ai reçu hier au soir deux mignonnes lettres de toi, celles du 9 et 11. La première a passé par le Mesle et a été renvoyée chez toi. Suzanne a eu la gentillesse de me la mettre sous enveloppe et de me l’adresser ici. Maintenant, il ne m’en manque plus et je les recevrai régulièrement comme auparavant.

Je vois dans celle du 11 que tu dois bien t’ennuyer si tu n’as pas encore d’appareil à toi. J’espère que celui que tu auras sera un tri-places.

Aujourd’hui Dimanche, je ne sais pas quoi faire. Si j’avais su, j’aurais écrit à Marie-Louise qu’elle vienne me voir. Elle sait que je suis de retour par un petit mot, aussi si elle n’était pas bête, elle viendrait tantôt. J’ai tout comme idée qu’Espierre est en permission de 10 jours en ce moment. Il devait venir vers la deuxième semaine d’Octobre. Aussi, elle ne viendra certainement pas à Paris.

le journal 14-10-17

Il ne fait pas chaud du tout. A côté du Mesle, il fait même très froid. Il va falloir bientôt faire du feu. Ce qui ne me fait pas sourire. Je suis quand même plus tranquille que l’année dernière, si nous n’avons pas de charbon, nous aurons certainement du bois. Je m’en suis occupée hier et on va m’en livrer cette semaine.

A part ça, rien de nouveau ici.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Loul Aimé les plus douces tendresses de ta sale gosse qui t’adore,

Mino

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