Paris – Le 14 Septembre 1917

Mon petit Loul Aimé,

Me voici à Paris. J’ai fait un assez bon voyage, quoique détestable par la compagnie de soldats bien bruyants.

Je ne t’ai pas écrit hier, tu m’excuseras, mais je n’ai pas eu une minute à moi depuis 5h½ que je me suis levée, jusqu’au soir 10 heures.

J’ai trouvé mon père en assez bonne santé. Il a l’air de t’en vouloir beaucoup pour ta visite si courte. Tout le monde dans le quartier me fait des compliments sur son air aimable. Pourvu que ça dure.

Tu m’excuseras petit Loul de t’écrire si peu et si vivement, mais je suis restée plus de temps que je le pensais chez le dentiste et je me suis mise en retard pour aller chez Loulou.

Excuse ce griffonnage et reçois de ta gosse de bien tendres baisers,

Mino