Le 12 Septembre 1917

Petit Loul Aimé,

J’ai reçu hier soir ta gentille missive du 9. Je suis très contente de rentrer à Paris puisque j’aurai peut-être le bonheur de te voir. De cette manière, je n’ai pas à dire ma préférence entre St Julien et Paris. C’est tout indiqué. Demain à cette heure-ci, je serai à Condé en train de déjeuner à l’hôtel.

Ce matin encore, une partie de pêche. Je rentre à l’instant mais bredouille. Mlle Suzanne a été plus heureuse que moi, 3 belles carpes.

Nous déjeunons à 11h½ afin d’aller au marché.

Ensuite, nous allons au château de Montgoubert, près de la ferme d’Yvonne et je vais dîner chez elle pour finir la journée. Je lui ai appris Dimanche dernier à aller en bécane. Mes efforts ont été couronnés de succès. Elle marche très bien à présent et est heureuse comme une reine de son savoir.

Je vais passer bientôt professeur. J’ai déjà 3 élèves à mon actif. Marie-Louise, la cousine de Madame Fleuriel et Yvonne. Pourtant, je suis une bien mauvaise cycliste, pas de trop pour cueillir des cerises. Dis petit Loul ?

Je te quitte, on m’appelle pour déjeuner. C’est ma dernière lettre de St Julien.

En espérant que tu te portes bien, je t’envoie mon Adoré les baisers les plus câlins de ta gosse,

Mino