Le 20 Août 1917

Mon petit Coco chéri,

Je t’écris chez toi sur du papier à Suzanne. J’ai trouvé tes 2 mignonnes lettres du 17 et 18. Mon petit chéri, je suis folle de joie à la pensée que tu pourrais venir me voir là-bas, moi qui me faisait tant de mauvais sang à l’idée que tu pourrais venir à Paris et ne pas me voir. Je te dirais même que j’avais pris mon voyage en horreur. Là, ça irait tout seul.

Je pars toujours demain matin à 8h35. Je me demande comment tu pourras faire pour venir, c’est si long. Les trains mettent beaucoup de temps. Enfin, je ne sais pas pour venir de Montdidier, ça serait peut-être plus pratique.

Préviens moi si tu le peux à l’avance. Je ne sais comment faire, si je dois dire à tes parents que tu iras me voir ou me taire. Enfin, je vais voir ça.

Je te quitte, on attend ma lettre pour le courrier.

Reçois mon mignon Lou Aimé mes plus tendres baisers.

Celle qui est moins triste qu’hier,

Mino

PS : Si quelque fois tu pouvais venir qu’à Paris, dis-le moi, je reviendrais.