Me voilà toute seule

Le 12 Juillet 1917

Mon petit chéri,

Je n’ai pas encore reçu de tes nouvelles mais je ne désespère pas pour ce soir. Habituellement, tes lettres mettent 2 jours, aussi comme voilà le troisième qui commence aujourd’hui, j’aurai certainement une lettre ce soir.

Tantôt, je vais faire mes adieux à Marie-Louise. Nous devons juste nous voir 1 heure de 3 à 4 heures. Le reste de la soirée est réservée à Espierre pour aller le conduire à la gare.

Tant qu’à moi, jusqu’à présent, je ne sais pas très bien ce que je fais. Mon père m’a dit hier soir qu’il ne retournerait pas travailler Lundi, mais c’est souvent changement avec lui. C’est tout ce qu’il m’a dit. C’est peu ! J’oubliais, il doit voir le médecin aussi. J’ai hâte que les deux jours de fête soient passés. Pour voir une porte de prison pendant tout ce temps, ça m’effraie. Il est vrai que je ne resterai pas à la maison. Comme Marie-Louise sera partie, j’irai voir Germaine.

Ce matin, ma petit Paulette est venue me tenir compagnie. Nous avons été faire le marché ensemble, aussi elle était très contente. Sa maman est en grand déménagement, c’est pour ça que je la garde. Tantôt, elle ira chez la couturière car je ne peux pas l’emmener.

La semaine prochaine, elle doit s’en aller avec son Papa qui vient en permission demain. La couturière s’en va aussi dans le courant de la semaine prochaine. Aussi, pour le coup, me voilà toute seule, sans personne que je connaisse. Je vais travailler beaucoup, cela me désennuiera un peu.

En espérant que ce soir j’aurai la joie de recevoir une mignonne lettre, je termine mon grand chéri en t’envoyant les plus doux baisers de ta petite

Mino

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