Folle de joie !

Le 29 Juin 1917

Petit Lou chéri,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 26 qui m’a rendue folle de joie ! Moi qui croyais que tu viendrais vers la fin Août. Tu me fais espérer bien avant. Tu penses quel bonheur ! J’étais bien loin de m’y attendre. Pour le coup, je ne veux plus quitter Paris. Mais je voudrais bien savoir à peu près ce que tu appelles bien avant. La fin de Juillet, par exemple ?

Cette nouvelle m’a fait du bien, je commençais à trouver le temps bien long, maintenant ça me donne du courage pour attendre les huit jours délicieux.

Marie-Louise en a toujours après nous. Hier, elle a recommencé sa sérénade, et m’a donné des coups de pieds. Aussi je l’ai prévenue qu’elle ne soit pas étonnée si Espierre recevait un de ces jours une facture de bottines au nom de Mlle Bertin. Elle me les a toutes écorchées. Je ne sais si c’est son arrivée qui lui vaut ça, mais elle est comme un crin. Hier, justement, je lui ai monté une lettre que sa concierge m’avait donné. Elle était d’Espierre. Il lui annonçait son arrivée pour aujourd’hui 14h. Aussi, ça a été la crise !!!

Tantôt, je vais chez Loulou. Je la vois d’ici. Elle va en avoir après le temps. Il fait très beau et nous ne faisons pas de bicyclette, c’est navrant !!!

En espérant que ma lettre te trouvera en bonne santé, je termine mon petit Loulou en t’envoyant mille caresses de ta

Mino

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