Le 26 Juin 1917

Petit Lou chéri,

J’ai reçu hier ta mignonne lettre du 23. Je suis contente que mes achats te plaisent et que le tout soit arrivé en bon état. Tu ne me dis pas si ça va. J’ai essayé le pyjama, comme de bien entendu, et je trouvais que la veste était un peu juste pour boutonner. Il faut dire que j’ai essayé ça sur toutes mes affaires et ce n’est pas fait pour ça. Malgré tout, je trouvais que l’ensemble faisait très chic. Quel dommage que je ne puisse en profiter ! Tu dois être si mignon avec ! Il est vrai que sans, tu l’es déjà beaucoup ! Même plus !!!

Vrai, l’accident qui est arrivé à ton observateur n’est pas drôle. Tu devais être affolé de le voir s’évanouir. Heureusement que c’est arrivé au dessus du terrain. Comment aurais-tu fait pour marcher sans hélice ? Maintenant, la guerre doit être finie pour lui.

Ce matin, j’ai reçu un mot de Suzanne pour faire une promenade en bicyclette. Elle me demande : “Si le poussin vagabond veut faire une petite promenade avec ses deux mamans-poules” !!! Il est de fait qu’il y a un siècle que nous nous sommes vues, mais je me demande pourquoi elle m’appelle poussin vagabond. Il fait justement un temps épatant. Pas trop chaud et pas trop de soleil. Comme ça, ça me plait.

Là dessus, je te quitte mon Lou pour me mettre à table.

En espérant que ma lettre te trouvera en bonne santé, je t’envoie mon petit Coco chéri les plus tendres baisers de ta petite

Mino