Le 10 Juin 1917

Mon petit chéri,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 7. Je venais de rentrer de chez Marie-Louise, lorsque je l’ai eu. Tantôt, je m’apprête à y retourner, aussi si j’avais le bonheur que tu viennes comme Dimanche, dernier, on saurait où me trouver. Nous ne sortirons pas de la journée exprès.

Malheureusement, je crois que nous en serons pour nos frais. C’est regrettable ! J’aurais pu renouveler les petits bleus ! Pour ma part, le mien se porte toujours bien, il commence seulement à pâlir, malgré tout on le voit très bien. Je dois aller essayer une blouse chez la couturière et je recule tous les jours l’essayage. Je pense que dans le courant de la semaine je pourrai me risquer.

Je souhaite que ton nouveau capitaine soit très chic et surtout qu’il accorde beaucoup de permissions, dans ces conditions-là, nous serons bons amis. Il sera dans mes petits papiers. Je m’en doutais. Tu n’avais pas pris Jeannot avec toi pour faire ton voyage de Clermont à Fismes, avec, tu n’aurais certainement pas eu la panne !!!

Là-dessus, je te quitte pour m’habiller pour aller chez Marie-Louise.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je termine mon Coco chéri en t’envoyant les plus douces tendresses de celle qui t’aime à la folie,

Mino