Le 14 Mai 1917

Mon chéri,

Tantôt je ne vais pas à bicyclette. J’ai reçu un mot de Suzanne ce matin m’annonçant que notre projet était changé et que nous nous réunissions chez toi. Ça tombe bien, il commence à pleuvoir, nous n’aurions pas eu bien beau temps. Il fait toujours aussi chaud.

Hier, j’ai été avec Germaine au bois, nous avons attendu 1 heure pour pouvoir avoir un tram. Il fallait vraiment avoir envie d’y aller ! Nous avions emporté beaucoup de journaux, que nous avons étendu sur l’herbe dans un coin bien ombragé et nous avons fait une petite sieste.

Nous avions une bouteille de cidre pour nous deux, aussi nous sommes revenues un peu malade, surtout qu’il était un peu fort. Germaine marchait légèrement de travers !

Je t’envoie par le même courrier Vieux-Charles, Chignole et compagnie. J’ai retrouvé toute l’histoire depuis le commencement des Derniers mousquetaires. Le dernier est de Samedi, je t’enverrai la suite tous les Samedis. Cela t’amusera un peu. Comme cela, nous serons autant au courant tous les deux, lorsque nous voudrons discuter.

A part ça rien de nouveau.

En attendant de tes nouvelles, je t’envoie mon Loulou chéri les plus tendres baisers de celle qui t’adore,

Mino