Le 4 Mai 1917

Mon Lou Aimé,

Ce matin, je n’ai pas eu ma lettre, j’espère être plus heureuse ce soir. Hier déjà, je n’en ai pas eu de la journée. La poste marchait trop bien, cela ne pouvait durer.

Hier, j’ai vu Marie-Louise. Je n’étais pas en retard au rendez-vous. Nous avons été faire des achats aux Galeries et ensuite, comme elle avait à me montrer une robe nouvelle qu’elle vient de s’acheter, j’ai été chez elle.

Nous nous sommes bourrées de gâteaux au beurre pour notre goûter. Puisque les gâteaux sont interdits à partir du 10, nous en profitons.

Il faisait si bon chez elle, que je n’avais pas envie de rentrer à la maison. Enfin, je m’y suis décidé, mais bien à regret. Il fait si chaud dans le métro et j’ai une petite demi-heure à me payer un bain de vapeur, que cela m’effraie.

Tantôt, je vais chez Loulou, avant je vais faire des courses, aussi il faut que je me dépêche.

En espérant avoir une gentille lettre à mon retour, je te quitte mon grand chéri en t’envoyant de rafraichissantes cerises de ta petite

Mino