Le 8 Mai 1917

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 4. Je suis contente de voir que tu n’as plus le gros cafard, hier, cela m’avait bien ennuyé. J’espère qu’il t’a quitté pour toujours maintenant. Tu ne peux t’imaginer combien je m’embête lorsque je te sais comme ça.

Je savais depuis plusieurs jours déjà la triste fin de ta pauvre Follette, mais je n’avais pas voulu t’en parler de peur de te faire de la peine. Je croyais quelque fois que tu n’aurais su cette nouvelle qu’en venant chez toi. C’est pour ça que je ne voulais pas t’en parler.

Cette semaine, je ne vois pas Marie-Louise. Elle est occupée par ses répétitions et aussi par les courses. La première journée a eu lieu hier à Chantilly.

Elle va bientôt me quitter. L’Opéra ferme à la fin Mai. Aussi, dans le courant de Juin elle a décidé de s’en aller en vacances. Cette année, elle ne peut aller à la mer à cause de sa mère. Le médecin lui a défendu. Jusqu’à présent, c’est au lac d’Annecy qu’elle veut aller, mais d’ici-là, ça changera surement.

Moi, je ne suis pas indécise sur le lieu de ma résidence pour cet été, ça ne changera pas d’endroit. Les plus belles vacances que je pourrais avoir, c’est la venue de mon Lou chéri.

A part ça, rien à t’apprendre.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Aimé les plus doux baisers de ta

Mino