Le 12 Avril 1917
Petit Lou chéri,
J’ai reçu ce matin ta petite carte du 8. Toujours pas de mes nouvelles. Pauvre Lou, tu dois bien t’ennuyer ! Enfin, j’espère que tu en recevras beaucoup à la fois. Cela compensera. Tu n’as pas de chance, si en plus de ça, tu perds les élèves de ta ménagerie. Heureusement qu’il y a ma petite batterie de cuisine qui t’attends. Cela changera !
Comme je te l’ai dit hier, j’ai été chez Madame Liotard. J’ai appris la mort de ton oncle. Il s’est éteint hier après-midi à 1 heure dans des souffrances atroces. Il ne s’est pas vu mourir, c’est heureux. Je suis, je crois, la première à t’annoncer cette triste nouvelle. Tes parents n’auront sans doute pas encore eu le temps de t’écrire. Je ne sais pas encore quand aura lieu l’enterrement.
A part cette triste nouvelle, rien de nouveau à t’apprendre.
En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon chéri les plus doux baisers de ta
Mino