Le 10 Avril 1917

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 5. Je suis contente que de ton côté, tu aies enfin de mes nouvelles, tu devais t’ennuyer beaucoup sans.

Rassure-toi, le “Glos Cafal” est passé, surtout depuis hier !!!

Aujourd’hui, je n’ai jamais été aussi gaie loin de toi. Je n’ai fait que de chanter depuis ce matin. Je n’en aurais pas fait autant Dimanche. C’est le soleil après la pluie. La chanson après les larmes !

J’ai tout une batterie de cuisine pour toi. Dimanche, en sortant avec Marie-Louise, j’ai trouvé dans un bazar une petite bouillotte, un arrosoir et une poêle, tout cela en minuscule, quelques millimètres de grandeur. C’est tordant, surtout la poêle avec la binette de Guillaume dans le fond et comme inscription à l’envers, il y a écrit : “Dernier coup de feu”.

Je te les envoie pas, j’espère que tu viendras les chercher toi-même bientôt. Il te faudra bientôt mettre un support pour ton bras. Avec des poids, tel qu’un éléphant, deux chiens, un chat, toi et moi !!!

J’espère aussi que tu es toujours en bonne santé. Dans cet espoir, je te quitte mon mignon Lou en t’envoyant les plus doux baisers de ta petite

Mino