Plaque d’identité

Le 31 Mars 1917

Mon petit Lou,

J’espérai avoir un mot de toi ce matin, mais je n’ai rien eu. Il est vrai que tu n’as peut-être pas eu le temps d’écrire en arrivant. Ça sera sans doute pour demain.

Je n’ai pas encore été chercher ta plaque d’identité. J’espère que tu ne m’en voudras pas. Jeudi, j’ai été chez Marie-Louise et hier chez Loulou. Aujourd’hui, je ne sais pas encore si j’irai. Je viens d’avoir pendant 2h un ouvrier qui répare la sonnette, aussi cela m’a beaucoup retardé.

porte-germaine
Porte de chez Germaine

Je voulais y aller tout de suite après déjeuner, cela m’a été impossible. Maintenant, il faut que j’aille chercher du bois. Je ne sais s’il me restera assez de temps pour aller jusqu’aux Galeries.

J’ai eu une adresse pour le bois. Aussi j’en ai  maintenant autant que je veux. Je vais tout de suite chez un tourneur. Ce qu’il y a d’embêtant, c’est que c’est lourd à rapporter. Ce n’est pas très loin, rue Keller, près de la rue de la Roquette.

plan keller - copie

Pour ta plaque, si je n’y vais pas ce soir, j’irai demain Dimanche. Il parait que c’est ouvert pour les fêtes de Pâques. Je pense, comme tu es parti, il te sera impossible de faire l’autre trou toi-même, aussi je le laisserai pour le faire. Tu n’es pas pressé.

Aujourd’hui, je me sens mieux, mais hier, ça allait vraiment mal. J’étais sans doute un peu fatiguée. J’espère que toi, tu es très bien portant.

Dans cet espoir, je te quitte mon petit Lou pour aller à mon bois. Reçois de celle qui t’adore follement des millions de tendres baisers,

Germaine

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