Pauvre Cécelle

Le 22 Décembre 1916

Petit chéri,

J’ai reçu ce matin tes deux gentilles lettres du 19 et 20. Rassure-toi, le moral est meilleur maintenant. Je reconnais que la semaine dernière il laissait un peu à désirer, mais il faut me pardonner, je n’étais pas dans mon état normal. L’idée que je pourrais t’avoir 7 jours à mes côtés m’a beaucoup remonté, aussi maintenant je me porte très bien, mais gare si cela n’arrivait pas ! Je suis sortie hier toute l’après-midi, Marie-Louise m’a emmené faire de nombreuses courses, je suis rentrée assez tard et je n’étais pas fatiguée du tout. C’est donc que je vais tout à fait mieux.

Tu me parles de Marcel. La carte que j’ai reçu de lui est de St Raphaël.

st-raphael

Il faut croire qu’il a réussi à se faire envoyer là-bas. Voici l’adresse qu’il me donne :

     Villa “Bacchi”
     Boulevard de la mer
     Fréjus – Var

Comme détail, je ne pourrais t’en donner. Sa carte contient deux mots : “Bon Souvenir”.

Hier, détail curieux je me suis trouvé avec son amie dans l’autobus. Mais elle ne m’a pas reconnu. Il faut dire qu’elle me tournait le dos. Ce pauvre Cécelle, il a tout de même de la veine, tout lui réussit. Cette saison ne lui fera pas de mal. Il a besoin de se recaler un peu.

En espérant que mon mot te trouvera bien portant, je t’envoie mon petit Lou Aimé une foule de baisers de ta petite

Germaine

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