Grave maladie !

Le 21 Décembre 1916

Mon petit Lou chéri,

Je n’ai pas eu de nouvelles ce matin mais j’en aurai surement ce soir. Je t’écris ce petit mot avant l’arrivée de Marie-Louise car lorsqu’elle est là, il n’y a moyen de rien faire. Nous sommes tellement bavardes !

Le temps s’est remis au vilain à ma grande joie. Aussi j’espère que cela durera encore au moins 15 jours. Aujourd’hui, je me sens encore mieux qu’hier et je ne pense même plus que j’ai été malade. Je suis bien les prescriptions du docteur et maintenant je mange comme six. On n’entend que moi pleurer de faim, depuis le matin jusqu’au soir je mange : grave maladie !

Mon père se porte mieux aussi. A présent, je suis donc plus tranquille et je n’ai plus d’idées noires. Je n’espère en ce moment qu’au bonheur de te voir.

Je vais terminer là mon mot afin de ne pas me mettre en retard. Sans quoi, gare à Marie-Louise ! Heureusement qu’elle ne me fait pas peur.

En attendant ma gentille lettre pour ce soir, je termine mon petit chéri en t’embrassant bien tendrement.

Celle qui t’adore,

Germaine

 

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