Le 13 Novembre 1916

Petit Lou adoré,

Ce matin, j’ai été réveillé par la concierge qui apportait ta gentille lettre du 11. Aussi aujourd’hui je suis de charmante humeur.

Je suis heureuse de te savoir bien là-bas, et je souhaite de tout mon coeur que tu y restes le plus longtemps possible. Le temps est si vilain en ce moment que tu ne dois pas pouvoir voler. Avec ce vilain brouillard, c’est impossible.

Aujourd’hui, je m’ennuie un peu moins, mais ce n’est pas encore ça. Je voudrais bien avoir huit jours de plus !

Hier après-midi, j’ai été à l’Athénée avec mon amie Germaine. Ça m’a distrait un peu, c’était d’ailleurs très amusant. Eve Lavallière joue tellement bien.

J’espère avoir une gentille lettre demain. En attendant ce plaisir, je te quitte mon Lou chéri pour courir mettre cette lettre à la poste. J’ignore l’heure du courrier pour Chateauroux.

Reçois mon adoré les plus tendres baisers de celle qui pense bien à toi,

Germaine