Sortie au Gaumont

Le 4 Novembre 1916

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 3 et je suis heureuse de te savoir complètement rassuré sur ma santé. Je ne me souvenais déjà plus que j’avais été malade. C’était bien loin ! Pourtant les journées sont bien longues et le temps ne passe pas vite !

Toi, pauvre petit chéri, tu n’as du rien recevoir de moi aujourd’hui. Comme je le craignais hier, je suis arrivée trop tard à la poste, le courrier était déjà parti. Cette lettre te parviendra sans doute avec celle d’hier.

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J’ai oublié de te dire qu’avant-hier après-midi, j’ai été au Gaumont avec Madame Schwab, Loulou et Suzanne. Loulou était insupportable, elle me pinçait le bras tout le temps. Si bien que moi et Suzanne, nous n’avons pas été sage du tout. J’éclatais de rire à chaque instant et la fin de la représentation s’est terminé par des larmes. Ce qui faisait beaucoup rire mes deux voisines. Malgré tout, nous nous sommes bien amusées.

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Ce soir, ouverture de l’Opéra, aussi Marie-Louise est dans tout ses feux. Moi je n’en suis pas très enchantée, car je ne vais plus la voir souvent. Demain Dimanche, nous devons nous voir, mais ce n’est pas sûre.

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A part ça, rien de nouveau à te dire. Si ce n’est que je trouve le temps bien long sans te voir. Dans cinq jours, il y aura 1 mois que tu es parti. C’est bien long un mois ! J’attends avec impatience la réapparition des permissions, mais ça n’a pas l’air de venir vite.

En attendant de tes bonnes nouvelles et en espérant que cette lettre te trouvera en bonne santé. Je t’envoie mon Loulou aimé les plus doux baisers de celle qui pense sans cesse à toi,

Germaine

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