Petit rhume pépère

Le 21 Septembre 1916

Mon adoré,

J’ai reçu ce matin ton gentil mot d’hier. Je suis heureuse d’apprendre que tu es arrivé à bon port. J’espère que cette lettre te trouvera complètement reposé.

21-09-16

Pour mon compte, j’ai attrapé un petit rhume pépère. Ça m’est égal puisque tu n’es pas là. Malgré tout, il ne m’a pas ôté l’appétit. Ce matin, on m’a apporté des oeufs tout frais de Bretagne. Aussi j’en ai profité pour en gober cinq d’un coup. Tu vois, je me soigne bien. Tout à l’heure pour mon quatre heures, j’en ai gobé un sixième. Je crois que mon chéri ne me trouvera pas mauvaise mine lorsqu’il viendra, surtout si je continue ce petit régime pendant une huitaine.

J’espère que tu es remis des fatigues de ton voyage et que tu te prépares bientôt à revenir. Suis-je gourmande !

En attendant de tes bonnes nouvelles, reçois mon chéri adoré les plus tendres baisers de celle qui ne fait que penser à toi,

Germaine

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