Chevaux pie

Le 23 Septembre 1916

Mon petit Lou chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 22. Je suis contente pour toi que ton premier vol de nuit se soit bien passé. On doit geler là-haut la nuit ! Rien que d’y penser, j’en relève le col de mon peignoir ! Et dire que moi, je dors pendant que tu fais la chauve-souris comme tu dis. Je suis bien au chaud pendant que toi tu es au froid. Ce n’est pas juste du tout. Je suis trop bien partagée à côté de toi. Pourvu que tu n’attrapes pas froid, surtout si tu n’as pas de manteau ?

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Tu sais, en ce moment, et bien j’attends ! Ainsi tantôt tu vas rire mon chéri car je suis sûre que si tu étais près de moi tu ne pourrais t’en empêcher. J’ai rencontré un cheval pie, aussi je me suis dis voilà une nouvelle, Loulou chéri me fera peut-être la surprise de Lundi dernier. Mais hélas, ce n’était pas cette nouvelle car à l’heure où je t’écris, le train de Bourges est arrivé depuis longtemps à Paris sans m’apporter mon petit Lou. Mais je ne désespère pas pour si peu, d’ailleurs les chevaux pie ont perdu à mon estime et j’attends toujours pour la semaine prochaine. Ai-je raison mon chéri ?

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En espérant que tu es toujours en bonne santé et en attendant de tes nouvelles, je termine mon chéri adoré en t’envoyant mes plus doux baisers. Ton aimée,

Germaine

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