Adieu la bicyclette !

Le 26 Septembre 1916

Mon petit Lou aimé,

J’ai reçu ce matin tes deux gentilles lettres du 24 et 25. Il m’a été impossible d’y répondre tantôt, nous avons profité du beau temps pour faire une dernière partie de bicyclette. La semaine prochaine, ce sera fini, l’heure étant remise normalement, nous ne verrons plus clair le soir, aussi adieu la bicyclette !

25h-petit-parisien

Tu me parles de ta permission. Tu me dis que tu en demanderas une certainement cette semaine. J’y compte bien aussi !Ça fait huit jours ce soir que tu es parti et il me semble qu’il y a un mois que je ne t’ai pas vu. D’ailleurs, je réclame plus de petits bleus à présent !

Tu me dis mon chéri que tu hésites à la demander à cause du temps. Je voudrais bien qu’il pleuve à verse pendant au moins huit jours, de cette manière, je t’aurai bientôt près de moi. J’espère que cette permission sera au moins de 48 heures. C’est si peu un jour, et c’est bien peu aussi 48 heures. Ne trouves-tu pas que je deviens bien exigeante ? Qu’est-ce que ça sera en continuant !

Hier soir, tu vas voir si c’était amusant. J’avais tellement dans l’idée que tu pouvais venir que je ne me suis pas déshabillée ni déchaussée jusqu’à 8 heures. Nous avons dîné à 7h1/2 et j’ai tenu le dîner chaud jusqu’à huit heures. J’en ai été pour mes frais car il n’est venu personne, aussi de cette affaire-là, j’ai été me coucher avec un mal de tête fou.

Enfin, j’espère que bientôt je serai plus heureuse.

En attendant impatiemment et en espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon mignon chéri mes plus doux baisers,

Germaine

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