Le 22 Aout 1916

Mon petit chéri,

Je n’ai pas eu de tes nouvelles ce matin. J’en aurai sans dote ce soir.

Ton père m’a demandé si je savais où tu faisais tes triangles. Je n’ai pu le renseigner. Tu n’en sais peut-être rien toi-même ?

Je suis en colère. Marie-Louise était de passage à Paris hier, elle m’avait envoyé un mot Samedi pour me prévenir que j’aille chez elle et j’ai reçu la lettre ce matin. Crois-tu que j’aie de la chance ? Qu’a-t-elle du penser de moi, je me le demande.

Ma petite Paulette est guérie, elle est sortie hier pour la première fois. Elle va sans doute partir en Bretagne se remettre tout à fait.

Fait-il beau au Crotoy ? As-tu commencé tes dernières épreuves de brevet ?

J’espère que ma lettre te trouvera en bonne santé. Dans cet espoir, je t’envoie mon chéri mes plus doux baisers.

Ta fiancée qui t’adore,

Germaine