St Médard

Le 9 Juin 1916

Mon petit chéri,

Je viens de recevoir à l’instant ta gentille lettre du 8 où je vois que décidément le temps ne vous favorise pas plus qu’ici, ce n’est pas encore cette semaine que tu as du beaucoup voler ?

Mieux que ça, c’était hier la saint Médard, et comme il a plu, nous en avons pour quarante jours. Donc, tu peux prendre un peu de patience avant de remonter dans ton coucou. Ça ne gaze pas en ce moment !

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De plus, tu dois être forcé de laisser les bains de coté ? ce qui doit être très embêtant.

Je repense à Lundi dernier. Ton père me demandait comment ça se faisait que tu t’étais mis si en retard. Tu penses si j’avais envie de rire. Je lui ai dit que tu avais fait des courses. Mais j’aurai plutôt dû répondre que nous nous étions tant attardés à cueillir des cerises. Ce qui l’aurait peut-être légèrement embarrassé. Tu ne sais pas, Lundi, la voiture ne marchait plus, nous en étions peut-être pour quelque chose.

J’espère que tu es en bonne santé. Dans cet espoir et dans l’attente de tes bonnes nouvelles. Je t’envoie mon mignon chéri mes plus doux baisers.

Celle qui t’aime bien tendrement,

Germaine

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