Suis-je méchante !

Paris, Le 13 Mai 1916

Mon chéri,

Je suis bien inquiète, voici trois grands jours que je suis sans nouvelle. Je trouve le temps bien long. J’avais espoir pour ce soir, mais le facteur vient de passer, et il n’y avait rien pour moi.

J’espère que ce retard n’est qu’un oubli de ta part. Tu as du mettre une lettre poche-restante. Si ce n’est que ça,  ce n’est pas très grave. J’ai tellement toujours peur qu’il t’arrive quelque chose, que je m’inquiète d’un rien.

Enfin, j’espère que demain j’aurai un peu plus de chance.

Fait-il beau là-bas ? Peux-tu voler ? Ici le temps n’est pas très fameux. Il pleut constamment. Je crois que si ça continue, tu as encore le temps d’attendre pour goûter au plaisir du bain. Je suis sûre que si tu avais laissé ton costume à Paris, il ferait beau temps. Suis-je méchante !!! Il est vrai puisque tu m’as décerné ce défaut, j’en profite. Tu ne l’auras pas dit pour rien et de cette manière, je t’éviterai de faire un mensonge.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, et en attendant impatiemment de tes nouvelles, reçois mon chéri mille doux baisers de ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

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