Paris, Le 9 Avril 1916

Mon petit Loulou chéri,

J’ai reçu hier au soir ta gentille lettre du 7. Je serais très contente d’avoir des renseignements exactes sur les formalités à remplir pour aller te voir, car s’il fallait se fier aux dires des employés de la gare du Nord, je crois que j’y perdrais mon latin. Les uns disent d’une façon, les autres d’une autre, total, lorsque l’on sort, on est aussi avancé que lorsque l’on est arrivé ! Pourtant, je ne crois pas que ça soit bien compliqué.

Il fait aujourd’hui un temps superbe. Et dire que c’est Dimanche et que je vais rester à la maison toute la journée. C’est rageant ! Ce beau temps me donne des idées de voir la mer. Tu devines où ? Et surtout voir quelqu’un ? Car s’il n’y avait que la mer à voir, je m’en moque pas mal !

Enfin, j’espère te voir bientôt, cela me console un peu.

En attendant ce bonheur, et en espérant que ta santé est toujours bonne, reçois mon mignon chéri les baisers les plus tendres de ta petite

Germaine