Tu ne sauras pas quoi faire

Paris, Le 25 Mars 1916

Mon petit chéri,

J’espérais recevoir une gentille lettre de toi ce matin, mais je n’ai rien eu.

Ce sera pour demain dimanche. Il va me sembler bien triste à côté du dernier, aussi je serais très contente d’avoir une lettre. Dire qu’il y a huit jours, je me préparais à aller te chercher. Je voudrais bien être encore à ce moment. Enfin, j’espère que j’aurais bientôt à nouveau ce bonheur.

Quand comptes-tu quitter Dijon ? Dimanche y seras-tu encore ? Ça me fait mal au coeur de savoir que tu es libre le Dimanche et que nous ne pouvons pas nous voir. Si seulement tu pouvais venir près de Paris, nous pourrions les passer ensemble. Demain, je suis sûre que si tes parents ne vont pas te voir, tu ne sauras pas quoi faire. Moi de mon côté, ça sera pareille.

Enfin, j’espère que nous aurons la chance avec nous jusqu’au bout et que tu seras envoyé tout près de Paris.

En attendant le plaisir de recevoir une gentille lettre, reçois mon Loulou chéri, les plus tendres baisers de celle qui pense bien à toi,

Germaine

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