Triste Dimanche

Paris, Le 26 Mars 1916

Petit Loulou chéri,

Dans ma lettre d’hier, je te disais que j’attendais de tes nouvelles pour aujourd’hui, je n’ai pas eu ce plaisir. Pas hier, pas aujourd’hui. J’espère que tu es toujours en bonne santé, et que c’est la faute de ton travail si je n’ai rien reçu. Es-tu très occupé maintenant ? Ton père a du t’envoyer les notices que tu m’avais demandé. Je pense que tu dois occuper tes soirées à les étudier, c’est sans doute ce qui me prive d’avoir le plaisir de recevoir une gentille lettre. Je voudrais être déjà à demain matin pour pouvoir te lire, car je n’espère rien pour ce soir étant aujourd’hui Dimanche.

Quel triste Dimanche à côté du dernier. Il fait un temps affreux depuis ce matin, il pleut à torrents. Heureusement qu’il ne faisait pas ce temps-là lorsque nous étions à Dijon.

Je ne sais pas si ton père a été te voir aujourd’hui, je ne l’ai pas revu depuis le commencement de la semaine. S’il y a été, cela te fera passer une assez bonne journée, c’est ce que j’espère car tu ne t’ennuieras pas.

En attendant impatiemment de tes nouvelles, je t’envoie mon mignon chéri mille doux baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

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