M’as-tu écrit ?

Paris, Le 27 Mars 1916

Mon petit chéri,

J’ai enfin reçu cet après-midi de tes nouvelles. Je commençais à m’inquiéter. Pense, je suis restée trois jours sans nouvelles. Je ne comprends pas que depuis ta lettre du 22 tu ne m’aies pas écrit. Celle que j’ai reçu ce matin est du 26, comme tu vois, cela fait 4 jours d’écart. Il y a du avoir une lettre d’égarée. M’as-tu écrit entre le 22 et le 26 ?

27-03-16

Tout ce que je sais, c’est que je me suis bien ennuyée depuis trois jours. Je croyais qu’il t’était arrivé quelque chose dans ton premier vol. Quel triste Dimanche j’ai passé.

Si tu ne m’as pas écrit, je sais bien que cela ne doit pas être de ta faute, mais ne me laisse pas quatre jours sans nouvelles. J’ai été trop inquiète.

Hier, j’ai reçu une lettre de ton frère. Il a mis de la réflexion à répondre à ma carte. Il me demande de tes nouvelles, car il a su que j’avais été te voir. Il n’a pas l’air de s’ennuyer.

Tu me dis que tu ne penses pas que tes parents aillent te voir. Moi je ne sais pas, je ne les ai pas revu depuis quelques temps et ils n’étaient pas très sûrs de partir à ce moment-là.

J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyé hier Dimanche et que tu es toujours en bonne santé.

Dans cet espoir et dans l’attente de tes nouvelles, qui cette fois je l’espère seront moins longues à me parvenir, je t’envoie mon petit chéri mes baisers les plus doux.

Celle qui t’adore,

Germaine

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