315km nous séparent

Paris, Le 29 Mars 1916

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 27. Je vois mon pauvre petit chéri que ta journée de Dimanche n’a pas été beaucoup plus gaie que la mienne. Moi, ma seule distraction a été de t’écrire et d’aller porter ma lettre à la poste. Tu vois d’ici la promenade !

Enfin, espérons que les suivants ne se ressembleront pas, malgré que ta lettre soit pas faite pour mettre du baume dans le coeur. Tu me dis “probablement encore quelques centaines de kilomètres nous séparerons”. Merci du renseignement ! Je trouve que les 315 qui nous séparent en ce moment suffisent.

En effet, j’ai su par ta soeur que les démarches faites par ton père n’avaient pas abouti à grand chose. Mais ce n’est pas une raison pour t’imaginer que tu vas t’en aller à 500 lieues d’ici. Moi j’ai toujours bonne confiance dans notre étoile qui ne nous a jamais abandonné. J’espère qu’elle ne nous abandonnera pas encore cette fois-ci.

En espérant que ta santé est toujours bonne, je te quitte en t’envoyant mon mignon chéri, tous mes plus tendres baisers. Celle qui pense bien à toi,

Germaine

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