J’ai mordu le dentiste

Paris, Le 8 Février 1916

Mon petit chéri,

Après avoir été favorisée par la correspondance, je suis maintenant défavorisée. Hier, pas de nouvelle, et aujourd’hui non plus. Enfin, j’espère que j’aurai plus de chance demain, sinon quel cafard !

Hier, je suis retournée chez le dentiste, où j’ai pris je crois un véritable abonnement. Mon mal de dents ne voulant pas me quitter, j’y suis presque tous les jours. Tu vas voir à quel point je suis méchante : je l’ai mordu. C’est charmant d’avoir des clientes comme moi. Voilà ce que c’est que de me faire des compliments. Et je t’assure que je ne m’en suis pas aperçue. Je ne voulais même pas le croire.

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J’espère que tu es toujours en bonne santé malgré que je n’aie pas de tes nouvelles. En les attendant, reçois mon petit Loulou les plus tendres baisers de celle qui t’aime,

Germaine

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