Pincez-vos lèvres

06-01-16

Paris, Le 6 Janvier 1916

Mon petit chéri,

Voici la deuxième journée que je passe loin de toi. Je me suis encore bien ennuyée. Malgré tout, j’ai pris mon courage à deux mains et je m’efforce de me résigner. C’est bien dur ! J’étais si bien près de toi !…

Je t’envoie l’épreuve de nos photos. C’est celle qui n’est pas réussie. L’autre, j’ai été obligée de la laisser comme modèle. Mais à côté de celle que je t’envoie, elle est très bien. Je ne les aurai pas avant le 27 Janvier. Cela va surement te sembler long.

Tu pourras juger combien nous avons le sourire. Heureusement que l’autre est mieux. Te rappelles-tu lorsque le “clergyman” me disait de pincer mes lèvres ? Je crois qu’il a été servi.

J’attends de tes nouvelles pour après demain. C’est bien long 2 jours à attendre, mais comme je sais que je ne pourrais pas en avoir plus tôt, je patiente.

J’espère que ma lettre te trouvera en bonne santé.

Dans cet espoir, je t’envoie mon petit chéri mes baisers les plus tendres. Celle qui t’aime pour la vie,

Germaine

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