Vente au profit de l’oeuvre du poilu

Paris, Le 20 Décembre 1915

Petit chéri,

Ce matin deux lettres de toi. Tu penses si j’étais contente ! C’était tes lettres du 15 et du 17. La dernière n’a pas été longue à me parvenir, trois jours, c’est presque des nouvelles fraiches.

Tu me dis qu’il fait vilain temps. Cela ne m’étonne pas. Ici, il pleut continuellement. Quel vilain hiver nous avons ! Il vaudrait mieux qu’il fasse un temps sec, surtout pour vous. Pour nous, parisiens, ce n’est qu’un tout petit détail. Vous devez être bien malheureux dans cette boue. Surtout que vous devez rien avoir pour vous sécher. Si tu venais en ce moment, cela serait toujours ça de pris sur les vilains jours.

J’espère que pour les fêtes de Noël le temps se montrera plus clément et qu’il fera un temps sec. Tu recevras sans doute cette lettre un de ces jours-là. Je souhaite que tu t’amuseras un peu. Pour moi, je vais surement m’ennuyer. J’en aurai peut-être pas le temps. Il y a une vente au profit de l’oeuvre “du poilu”. Je viens de recevoir une lettre ce soir de Madame Peuvrel me priant de venir l’aider. Elle devrait plutôt dire de venir me remplacer, car elle ne peut quitter son mari qu’est très malade. La vente a lieu le jour de Noël et le lendemain. Mais il faut que j’y sois la veille pour préparer. Donc Vendredi, Samedi et Dimanche, je serai bien occupée. J’aurai préféré passer ces trois jours avec toi ! enfin cela viendra.

journéepoilu20-12-15

En espérant que ma lettre te trouvera en bonne santé, reçois mon Loulou mille fois chéri, tous mes plus tendres baisers,

Germaine

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